Louis Jean François Filloux est né à Pontlevoy le 5 mai 1869.
Ses parents tenaient une épicerie "La Croix Verte" devant la mairie. Louis avait une soeur, Claire, devenue Mme Prétat (1874 - 1912). Après des études brillantes au collège de Pontlevoy, bachelier ès lettres en 1885, ès sciences en 1886, en 1888, après une prépa au collège Stanislas à Paris, il intègre l'école Polytechnique.
Pendant ses études au collège de Pontlevoy on raconte que lors d'un incendie il fut le bâton de vieillesse de l'abbé Bourgeois, directeur du dit collège et savant paléontologue.
Deux ans plus tard, sous lieutenant il est élève de l'école d'application de l'artillerie et du génie de Fontainebleau. Affecté au 30ème régiment d'artillerie à Orléans il y épouse le 26 juin 1894 Marguerite Lucet, fille de Maître Lucet, notaire à Orléans. Il aura deux fils, Jean et Jacques, sept petits-enfants et de nombreux arrière-petits-enfants.
Capitaine en 1899, il arrive à l'atelier de construction de Bourges en 1900 où il est adjoint à la fonderie. C'est là que ses dons vont s'épanouir. Ses études aboutiront à des améliorations de matériels existants et à des matériels nouveaux qui illustreront son nom. Parmi ces travaux citons :
- un affût pour la mitrailleuse Hotchkiss
- la transformation du canon de 155 court de Bange modèle 1881-1912
- la mise au point de l'obusier puissant de 370 mm
- la création du canon de 155 GPF (Grande Puissance Filloux), mis en fabrication au début de la guerre 14/18, puis le 194 GPF.
Promu chef d'escadron en juillet 1912, il se fait nommer dans le cadre de réserve en 1913 et entre à Chatillon-Commentry (fabrique de canons) où il rejoint le colonel Delport, créateur du canon de 75.
Le 2 août 1914 il est mobilisé et part sur le front en Alsace. Chargé de missions sur le front, il y accompagne Clémenceau, le roi Albert 1er de Belgique. Nommé lieutenant colonel en 1917, il est démobilisé en 1919 et devient directeur général des Corderies de la Seine et Tréfileries du Havre.
On lui confie alors diverses missions à l'étranger : Brésil, Argentine, Danemark, Suède, etc.
En 1925, il est directeur des Etablissements Schneider, des usines du havre, d'Harfleur, de Hoc. En 1940 il cesse toute activité civile et militaire.
Parmi ses publications nombreuses on note :
- en 1936 " Dialogue sur l'artillerie technique" et "Le trésor inconnu des archives"
- en 1943 une communication à l'Académie des Sciences "Théorie d'une synthèse quantique et ondulatoire"
- en 1947 une communication à l'Académie des Sciences "Théorie électronique des corpuscules et exposé synthétique de ses conséquences"
- en 1950 paraissent trois contes de Noël.
Il fête ses noces de diamant (60 ans de mariage) le 26 juin 1954. Son épouse décède le 4 mai 1956, lui même le 7 octobre 1957 à Vincennes.
Commandeur de la Légion d'Honneur, il est décoré de divers ordres étrangers : Danemark, Pologne, Etats-Unis.
Remarquable ingénieur militaire, connu de tous les artilleurs du monde, en particulier par le canon de 155 GPF qui porte son nom, félicité par le Maréchal Foch, il passe sous l'Arc de Triomphe à Paris avec ses canons à la suite des maréchaux au défilé de la victoire à laquelle il avait contribué en compensant l'infériorité de l'armée française en canons lourds par rapport à l'armée allemande.