Actualités des associations

 

C’est à l’initiative de l’association « les 5P, « Pour la Protection du Paysage du Plateau de Pontlevoy », que la manifestation « Aux arbres, citoyens ! » était proposée dans le cadre du foyer rural, vendredi 12 avril. Elle a réuni presque 80 personnes autour de deux interventions.


 

Jacques Michaud, président, après avoir accueilli les invités, dont Jean-Louis Berthault maire de la commune, introduisit les intervenants.

 

Stéphanie Thiébault, directrice de recherche au CNRS, est spécialistes de l’histoire et de l’évolution des environnements de la préhistoire à nos jours. Dans son dernier ouvrage, « La forêt : histoire, usages, représentations et enjeux », elle rappelle que la forêt est devenue depuis une dizaine d'années un sujet politique majeur de nos sociétés menacées par la crise environnementale et climatique. Les récents incendies, l'accélération de la déforestation inquiètent et mobilisent un nombre croissant de citoyens, d'élus et de scientifiques. Par sa séquestration du CO2, la régulation des précipitations, en tant que réservoir de biodiversité... la forêt est indispensable à la survie de la planète et de l'humanité. Son prix n'est plus celui des arbres que l'on abat, que l'on vend pour faire du carton, du papier ou des meubles. Elle a une valeur intrinsèque qui doit être considérée comme telle et respectée.

 

Mais qu’est-ce qu’une forêt ? Il en existe au moins 1600 définitions.

 

La définition retenue par la FAO présente la forêt comme « une surface contigüe de plus de 0,5 hectare, d’une largeur supérieure à 20 mètres, composée d’arbres d’au moins 5 mètres de haut à l’âge adulte et dont le feuillage couvre au moins 10% de la surface du sol ». Pour se développer elle a besoin à minima tous les ans de 500 mm d’eau. La forêt métropolitaine capte annuellement 50 millions de tonnes de CO2. En rejetant de l’oxygène elle nous permet de respirer. En ne faisant rien nous nous auto étouffons ! Les forêts régulent la qualité de l’eau dans leur bassin versant. L’eau qui en provient est toujours moins polluée que celle qui vient des cultures. La forêt, au plan mondial, contribue à l’existence de plus d’un milliard d’humains.

 

Mais elle est menacée par le changement climatique, l’appétit des grands propriétaires, la déforestation (à 80% due à l’agriculture), les activités minières et urbanistiques, les incendies (à 75% d’origine humaine), les tempêtes (1999 et 2009 en France), les bioagresseurs (scolyte, chenille processionnaire, graphiose, espèces envahissantes (dont le mimosa, le robinier faux-acacia).

 

Le deuxième conférencier, Yann Vandebeulque, ingénieur agriculture et environnement, responsable de l’ONF du Loir-et-Cher, est intervenu, en complément et en appui, sur « comment adapter la forêt aux conséquences du réchauffement climatique ».

 

Il rappelle en préambule que la forêt française métropolitaine couvre avec 17.3 millions d’hectare 31% du territoire. Elle est composée à 2/3 de feuillus et 1/3 de résineux. Pour le Loir-et-Cher ce sont 230 000 hectares, soit 37% du département, avec 3/4 de feuillus et 1/4 de résineux. Si dans les années 2000 la température moyenne annuelle était de 11.4°C, avec 670 mm de pluie et 2 jours d’épisode de chaleur, il est envisagé en 2050, avec un prévision intermédiaire, une température moyenne de 12.8°C, 691 mm de pluie et 9 jours d’épisode de chaleur. Déjà les premiers effets du réchauffement climatique se font voir avec la perte des épicéas dans les Vosges, l’écimage des cimes des frênes (la sève ne monte plus), le non réveil de la dormance après l’automne… En forêt de Montrichard, le chêne sessile est menacé. La récolte sera faite avant qu’il ne soit trop tard. Il n’y pas de solution miracle pour adapter la forêt. Des tests qui ne seront validés que sur un temps long sont mis en œuvre. Par exemple, sur le Loir-et-Cher des futaies mosaïques seront mises en place entre 2023 et 2042 sur la forêt de Russy avec 115 hectares de nouvelles essences, 71 hectares laissés en sur maturité, 75 hectares hors sylviculture et 50 hectares en évolution libre. Parmi les nouvelles espèces, non invasives, on notera les chênes pubescent, vert et de Hongrie, le pin de Salzman, le cèdre de l’atlas, le tilleul à grande feuille. En dehors du département des futaies sont plantées en bouleau jaune, copalme d’Amérique, sequoia toujours vert.

 

 

A l’issue des interventions un large moment fut consacré au jeu des questions réponses, puis au verre de l’amitié offert par l’association.