De la Vigne aux Champs, une histoire d’eau.
Vendredi 14 juin, Jean-François Marinier, président du Syndicat d’eau de la Vigne aux Champs, invitait les élus du territoire couvert par le syndicat à le visiter. C’était une première voulue pour présenter les évolutions importantes conduites pendant cette mandature qui s’achève.
Commencée avec la fusion, lourde, complexe mais réussie, avec le syndicat de Pontlevoy-Thenay, elle s’est tournée dans le cadre d’une gestion entrepreneuriale, vers la mise en place d’objectifs de qualité, de rendement et comptable. Les investissements ont été conduits de façon à éviter, autant que faire, le recours à des entreprises extérieures. Une équipe de professionnels, où tous les métiers nécessaires à la production et à la livraison de l’eau, a été mise en place. Sa formation est assurée en continu.
Au plan technique l’objectif du mandat a été de s’assurer de la maîtrise du réseau. L’ensemble des points de production et de distribution a été cartographié et informatisé. A tout moment, 24h/24, les châteaux d’eau, les 300 kms de réseau qui alimentent les 5000 abonnés et conduisent les 660 000 m3 d’eau produits, sont sous surveillance avec alarme. Si un problème est signalé, un service d’astreinte permet d’intervenir quasi immédiatement. L’entretien du réseau, des châteaux d’eau, avec pour certains leur station de déferisation, on va chercher l’eau dans le cénomanien à -200 mètres, font partie de l’entretien courant.
La visite du bâtiment administratif et du château d’eau de Saint Romain ont été aussi le moment de parler des problèmes et de l’avenir.
Pour les problèmes deux sont importants mais ils sont liés. Les administrés consomment de moins en moins d’eau, et c’est tant mieux. Par contre le réseau d’adduction est vieillissant. A titre d’exemple celui de Pontlevoy datant des années 1960 perdait à la fusion 30 m3 d’eau par heure. Après des travaux d’investissement important (180 000€) la perte a été ramenée à 11m3/h et le travail de recherche continue. En moyenne et sur le territoire le rendement du réseau est de 68%. L’Agence de Bassin Loire-Bretagne, dont le syndicat dépend pour ses principales subventions, exige de viser un rendement de 90% et n’aidera plus que les syndicats qui font l’effort de progresser.
Moins de consommation, une perte de production importante, ce sont des rentrées financières qui diminuent. De plus les défauts de paiement des usagers augmentent dans des proportions importantes. Pour la période de 2011 à 2018, ce sont 60 000€ qui n’ont pas été payés. Sur 2019 le manque à recevoir est de 150 500€. Le retour à huissier pour recouvrir les dettes a été initié et sera poursuivi jusqu’à exécution.
Pour l’avenir immédiat, le système de facturation va être modifié. Il passe de semestriel à trimestriel avec réajustement si nécessaire en juin. Pour les points de distribution en location c’est au propriétaire que sera envoyée la facture. Par ailleurs, au plan technique, le syndicat installe sur les nouveaux points de distribution des compteurs à télé-relève et va en équiper toutes les communes qu’il dessert. C’est déjà fait sur Monthou-sur-Cher et en cours sur Thésée-la-Romaine. Il permet de saisir les fraudes, de prévenir des fuites ; il est plus fiable dans la mesure du produit livré. D’une semaine nécessaire par village pour relever les compteurs on passe à une journée d’un véhicule. Pour être finalisé cette mise en place se poursuivra sur 10 ans.
Le plus dur reste à faire, car il s’agit d’une affaire d’hommes plus que de technicien. Il a été décidé par la loi du 3 août 2018 et ses aménagements qu’au plus tard le 1er janvier 2026, l’ensemble des syndicats d’eau et d’assainissement devra être regroupé au sein de la communauté de communes.
Cette visite initiée a permis aux élus présents de mieux comprendre le fonctionnement du service d’eau. L’idée de son extension lors d’une journée du patrimoine a été émise. A suivre !